« Et si le 11 mai n’était pas là ? ». Enigme policière ? Science – fiction ? Prospective scientifique ? Fake news? Propos « complotistes ? » Rien de tout cela, seulement le principal titre du JT de 20 h sur TF1. Un 11 mai absent, c’est du jamais vu, de l’inédit. Cela vous scoop le souffle. Plus rare qu’un 29 février qui se réveille les années bissextiles. C’est vrai, nous avons eu un 29 février cette année, ce qui aurait dû nous mettre la puce à l’oreille. Car le mot « bissextile » n’est pas anodin, il est prospectif comme l’horoscope. En ajoutant un T, on obtient biss- textile précurseur du programme d’envergure nationale de la production « made in France » de deux masques par personne.
Et si le 11 mai n’était pas là ? A titre préventif on peut toujours fêter le 8 mai, celui de la victoire de 1945 en applaudissant à leur passage les bus vides décorés de drapeaux bleu/blanc/rouge. Rien ne nous interdit d’être plus créatifs. Des drapeaux « rouges, jaunes/oranges et verts seraient en ces temps de confinement plus pédagogiques.
Et si le 11 mai n’était pas là ? Rien n’est perdu, nous avons « l’Appel du 18 juin ». Et si cela ne suffit pas, il nous reste, pour fêter le dé-confinement, le 14 juillet avec tambours, trompettes, masques et tests…
Et si le 11 mai, le 18 juin et le 14 juillet n’étaient pas là ? Après les vacances confinées il restera fin octobre, début novembre, la Toussaint, la fête de tous les Saints.
Et si le 11 mai, le 18 juin, le 14 juillet, la Toussaint n’étaient pas là ? Nous aurons toujours noël, les fêtes virtuelles en famille, la crèche qui redonnera espoir aux jeunes parents qui souhaitent reprendre le travail.
Et si le 11 mai, le 18 juin, le 14 juillet, la Toussaint, le 25 décembre n’étaient pas là ? Il y aura le réveillon du 1er janvier, une nouvelle année qui, elle, ne sera pas bissextile.
Patrick Lelong
Le 5 mai 2020