On ne peut pas en vouloir à ceux dont le métier est la récitation d’emprunter le nom, les personnages complexes d’un grand auteur français mais de là à s’improviser fiscaliste comme d’autres se découvrent épidémiologiste …. Misérables ! Comment Victor Hugo aurait-il réagi s’il était parmi nous, lui qui n’avait pas hésité à qualifier Napoléon III de napoléon le petit ? Créer une nouvelle taxe, oser proposer de l’appeler « taxe Jean Valjean », le beau rôle qui ne mange pas de pain ! La taxation existe déjà et elle s’appelle l’impôt. La vraie générosité, la main tendue vers l’autre, la solidarité républicaine consiste donc à payer l’impôt sous toute ses formes, à ne pas s’y soustraire par la mise en place de mécanismes sophistiqués de défiscalisation, de combattre la fraude d’où qu’elle vienne, d’autant qu’en la matière certains sont de véritables artistes.

Jean Valjean se dénonce au Tribunal pour éviter qu’un autre purge sa peine à sa place. Ce qu’il déteste avant tout, c’est la confusion. Ce qu’il assume, l’action sans fanfare ni trompette.  Alors oui, il faudra recourir à l’impôt pour relever notre pays si riche en donneurs de leçons. Et en monnaie sonnante et trébuchante ! Les acteurs sauront endosser le costume, certes anonyme mais républicain de contribuable, comme chacun à hauteur de ses revenus et de son patrimoine. Refusons de faire commerce de la mauvaise conscience, ne donnons pas dans la confusion. Cessons d’écouter des acteurs qui se prennent pour des journalistes et des journalistes qui font leur cinéma. Et… Pardon Victor Hugo !

Patrick Lelong