Face aux conséquences économiques du Covid 19, les réactions sont multiples et comme toujours contradictoires. Les pessimistes annoncent une récession mondiale et pourquoi pas la « fin d’un monde » et les optimistes, un formidable rebond dès début 2021. Et comme d’habitude, les deux attitudes sont fausses. La réalité, comme toujours, se révèle toujours plus fine. Déroulons le tapis. Accordons-nous sur une période qui sera difficile jusqu’à la fin de l’année. Pas assez de visibilité sur l’ampleur de la pandémie, la gestion de l’urgence sanitaire, puis celle des mesures de soutien des Banques centrales pour les entreprises. Plus de questions que de réponses aujourd’hui avec des réactions de peur pour certains, d’incertitudes pour les autres. Bref, impossible diraient les médecins de poser un diagnostic sans connaître l’ampleur des symptômes. C’est là que la gestion par objectif s’avère aussi utile qu’une boussole quand on cherche son chemin. Ceux qui pratiquent une gestion par objectif « active » vont conforter leur position et la sécuriser. Ils se tourneront vers les obligations sécurisées (covered bonds), la grande distribution et le e-commerce de denrées non périssables, d’articles ménagers, de produits de santé. Ceux qui pratiquent la gestion par objectif « passive », autrement dit dont la stratégie consiste à laisser le temps faire son travail de rééquilibrage plutôt qu’à réagir, continueront à suivre leur objectif patrimonial sans changer quoi que soit. Ils achèteront comme ils le faisaient auparavant des titres d’entreprises solides indispensable à l’activité économique comme Air Liquide, Danone, SAP… Ils poursuivront leurs achats d’obligations vertes (green bonds) ou encore d’immobilier côté. Quoi qu’il en soit, la gestion patrimoniale par objectif sera toujours gagnante. Car les bons choix plus économiques que financiers et le temps sont les deux sésames qui ont fait leur preuve par tous les temps. Alors oui, un mois de confinement en France, par exemple, coûte 3 points de PIB et 2 points de déficit public sur une année. Oui, nous auront un recul de 1% de la croissance pour 2020. Tout cela est déjà acté. Non, le fait de faire marcher la planche à billets ne fera pas redémarrer l’inflation, la chute brutale des cours du pétrole ne sera pas éternelle. Cessons de nous faire peur ! Le rebond économique de la Chine pointera déjà son nez en fin d’année et l’activité économique mondiale reprendra progressivement. Et nous aurons d’autres crises à gérer (crédit, dettes des Etats etc…) mais nous saurons le faire, comme en témoigne l’Histoire. Avec des moyens enrichis par l’expérience. Les crises, comme les pandémies nous apprennent ce que nous ne voulions pas savoir Patrick Lelong Le 7 avril 2020