Journaliste, il m’arrive de faire des fautes de frappes, comme les policiers, mais ce ne sont pas les mêmes. Le gouvernement, lui, commet des fautes de goût. Trouvons-lui des excuses. Très largement touché par la Covid, le goût présidentiel et ministériel qui permet d’apprécier, de sentir a disparu. Momentanément ? Pas si sûr. Les scientifiques nous le disent, il arrive que cette fonction soit  à jamais perdue.

Pour tenter de la retrouver, il faut réapprendre à retrouver les odeurs, les sensations. De quelle manière ?  Au contact des éléments et des gens. Donc, ce n’est pas gagné. Souvenons-nous, la gestion calamiteuse des gilets jaunes, la démission de ministres qui n’ont pas voulu de Premier violon devenir joueur de pipo… Le Premier ministre dit avoir appris du confinement. Mais appris quoi ? Au lieu d’un vrai confinement de courte durée réclamé par les scientifiques, un pseudo confinement incompréhensible, avec une sélection absurde des commerces ouverts et fermés, des vaccins qui n’arrivent pas, une communication cacophonique, une autorité républicaine bafouée, ridiculisée et pour réponse… la répression de 95% de la population sans se concentrer sur les 5% au comportement criminel !

Pour ma part, reprenant les propos du Premier ministre, j’ai compris la distinction entre « commerce » essentiel et non essentiel. Le commerce en français classique (celui qui permet de lire Balzac, Flaubert ou Simenon par exemple et de parler avec mes voisins quelle que soit leur origine sociale), c’est l’échange, le dialogue, la compréhension. D’où le  concept d’homme politique essentiel et non essentiel qui doit nous occuper au regard des échéances de 2022. Est non essentiel, celui ou celle qui n’écoute pas, qui s’obstine, qui ruine l’emploi et l’activité sans réformer une administration dirigée par d’autres malades venus du même asile (lieu de refuge de hauts fonctionnaires) privés depuis longtemps du sens de goût des autres. En somme ceux qui dirigent sans s’impliquer et qui n’ont comme vision du monde que le VIIème  arrondissement de Paris le jour et le XVIème le soir ou, par alternance, des hauts lieux du travail et de la misère comme Mougin. Les hommes et femmes politiques « essentiels » mettent la main au cambouis et partagent les préoccupations des gens et non le récit qu’ils s’en font ou qu’on leur raconte. Les Français le savent qui se sentent proches de leur maire, de leur Président de région, de leur quotidien.

Alors 2022, un variant, républicain cette fois-ci ? Ou 22 « voilà les flics » ? Il faudra choisir.