On a toujours besoin d’être clair pour être bien compris et… bien suivis. « Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement » nous disait Boileau. Nous pouvons éprouver le vertige du doute à l’écoute de deux messages du gouvernement qui, s’ils n’étaient pas mis face à face, passeraient inaperçus car ils sont logiques. D’un côté « restez chez vous, pour sauver des vies ». Nous l’entendons. De l’autre, « nous avons besoin de bras, de bonnes volontés pour aider sur place les entreprises en manque de main-d’œuvre ». Nous le comprenons. Mais conduire ou éconduire, il faut choisir. Et ?cet apparent « stop and go » ne produit jamais de bons résultats mais à coup sûr de la mauvaise conscience face à ce choix plus macronien que cornélien. L’une des pistes pour lever ce doute consisterait à « labelliser » au préalable les conditions de sécurité des travailleurs volontaires. Pas seulement les gestes barrières mais une sécurité active (masques, produits d’hygiène, protocoles). Ce constat pourrait être réalisé par les agents du service public, les maires, la représentation professionnelle… l’incantation ne suffit pas. Alors ?
Patrick Lelong
le 28 mars 2020