D’un côté un instituteur, pour la circonstance missionnaire de la bonne parole et de la bonne action économique (la sienne) qui se voit toujours en chef d’orchestre incontestable de la France, en queue de pie alors  que de pis ?  Il nous dit  vouloir accomplir ce qu’il a refusé de faire et cela- sans aucune excuse- avant la pandémie quand le ciel sanitaire le permettait et que le ciel social s’assombrissait jusqu’à exploser avec les gilets jaunes dont les plaies non cicatrisées vont se rouvrir très vite.  Anne,  bonnet d’âne ne vois- tu rien venir ?  La France n’est pas une classe d’école.  Le Président des Français n’est pas seulement un chef d’Etat mais aussi un Président de la République  qui se doit d’écouter (et non de s’écouter) de dialoguer (et pas uniquement avec lui-même) et inviter (et non les marginaliser) les corps intermédiaires dans ce débat républicain.

De l’autre, un premier violon de l’émotion des classes laborieuses qui ne sont pas non plus la sienne qui joue des cordes sensibles visiblement mal accordées sur la variation tonitruante  des problèmes des « vrais Français » sans savoir lire précisément la partition d’une musique qui mélange les paroles de Pétain et celles des  Compagnons de la chanson (j’aime beaucoup ces derniers !)  Mauvaise au violon, bonne au pipo. Un programme fondé non sur la concorde mais une partition qui veut tourner la page et  changer la règle de « deux noires égale une blanche » sans être à même de construire une symphonie. Mais aussi une Jeanne d’Arc de la suppression des éoliennes , normale pour une girouette qui confond le sens du vent et celui de l’Europe. Un programme où ne figure ni les chiffres, ni les lettres. Un programme seulement indexé sur le mécontentement général sans élaborer une construction d’avenir.

Bref cet entre-deux tours , c’est un entre deux tours de manège qui tourne en rond. Avec de la musique, toujours bruyante et parfois grossière. Le troisième tour sera celui des Législatives et les parcours de santé ceux des manifestations. Et… il nous faut voter. Pour ma part ,j’ai toujours préféré Clémenceau à Pétain même si le Tigre a eu quelque fois  des coups de griffes regrettables .

Patrick Lelong