Silence, on tourne… la page.

Le 1er mai 2020, place de la République. Seulement des pigeons et une vraie distanciation sociale de plusieurs centaines de mètres entre quelques rares badauds.

Le 1er mai 2020, l’immensité du silence portée par la pluie printanière, le rêve d’une union des possibles, l’écoute, la vraie.

Le 1 er mai 2020, la fête de la réflexion sur le sens de la vie, la sienne, celles des autres, le jaillissement de la solidarité sans revendication. La révolution des profondeurs.

De quoi rendre dépressif, déprécié peut-être, Martinez, Mélanchon, les black boc restés confinés chez leurs parents, les gilets jaunes qui ont bien jaunis comme de vieilles photos argentiques. Regardez, c’est à peine croyable, devant nos yeux défilent les bandeaux des nuages sans slogan.

Se battre demain, plutôt qu’à deux mains. Du confinement en confiserie, peut-être.  Qu’adviendra-t-il des black boc quand toute la population sera masquée ? Les « sans identités » n’auront plus d’identité. Plus d’identitaires non plus. Et si c’était là, l’occasion d’une fête du travail… sur nous-mêmes.

Patrick Lelong

1er mai 2020