Ce ne sont pas ceux qui ont les plus grands pieds qui marchent le mieux. Il faut plutôt trouver chaussure à son pied pour ne pas piétiner qui et quoi que ce soit. La chaussure, tout comme la maréchaussée (celle qui chausse la Mère Patrie), doit pour cela respecter le pavé qui peut, comme souvent dans notre pays, se révéler glissant. Bon pied bon œil dit-on, d’un pied alerte – et il faut entendre l’alerte – mais pas d’un pied bot qui se caractérise « par une flexion plantaire, un talon rentré vers l’intérieur » ou… l’Intérieur. Ministère oblige.

A y regarder de plus près (quand c’est possible  entre deux gaz lacrymogènes), peut-être plus que les chaussures, c’est le costume qui est trop grand. Une fois n’est pas costume… quittons ce pied de nez pour se tourner vers ce bras d’honneur, non pas celui d’un automobiliste « crétinisé » par la circulation mais celui du Garde des Sceaux qui ajoute à l’élégance du geste, la chanson du même nom. Et donc à son « électrocuteur »: « Monsieur le Député (ici dépité), vous ne respectez pas la présomption d’innocence ». Ce geste à l’endroit d’un représentant du Peuple (élu-lui) est à l’envers du respect républicain de la Représentation Nationale. Il marque les esprits plus fortement que les pare chocs. Un doute sur l’innocence du Ministre de la Justice n’est plus de mise. Il faut vraiment être innocent pour oser un tel mépris.

Et à dépasser les bornes et même une seule…  On ne dit plus depuis longtemps, Vive le Roi mais on aimerait davantage dire Vive le Droit et non Vive le doigt !

Patrick Lelong