Une rumeur circule : le virus aurait muté et s’attaquerait dorénavant directement à notre boîte crânienne en s’infiltrant par nos oreilles, cet organe intermédiaire entre le confinement intérieur et le confinement extérieur, simple décorum pour certains, toujours utiles pour fixer ses lunettes.  Un bruit déjà relayé sur les réseaux sociaux par les nouveaux oto-rhino sans diplômes, les « idioprothésistes », la communauté des perturbés par les vaccins, les écoutes de la CIA et du KGB, les ondes des portables, les instituteurs communistes et (insidieusement) par l’industrie du couvre-chef, si proche de celle du couvre- feu.

Cette fois, ne nous laissons pas déborder. Faisons face à la pénurie prévisible de casquettes, de chapeaux, de bonnets, de hauts de forme, de coiffes.  Couvrons-nous.  Non pas avec ces casquettes aux fausses couleurs de Gucci, de LVMH, fabriquées au Maroc, en Thaïlande qui ne sont pas aux normes sociales. Relançons la fabrication nationale. Trois coiffes par jour minimum pour lutter contre la contamination, c’ est à notre portée ! Et particulièrement utile car la coiffe nous renseigne sur l’origine sociale, géographique, l’âge, le sexe du porteur et sur la circulation du virus. Des bérets pour les militaires, des chapeaux ronds pour les Bretons, des caloquets pour les vieilles femmes, des bicornes pour les académiciens et les polytechniciens, des bonnets rouges pour les contestataires, des bonnets jaunes pour les bouddhistes et des toques pour les tocards…

Alors, de toques en tocades, protégeons-nous de ce qui attaque notre cerveau : le rhume et le rhum