Les crises ont ceci de particulier qu’elle nous révèle ce que nous sommes vraiment. Collectivement mais aussi individuellement. Dans notre rapport aux autres, dans notre rapport à nous-mêmes. Un instant de vie où on ne confond plus la carte et le territoire, autrement dit la représentation et la réalité. Bas les masques ! N’oublions pas qu’en ce moment d’un temps presque suspendu « nous somme cela » aussi et… peut-être surtout cela. Allons-nous l’oublier une fois ce virus terrassé ? Retournerons nous à notre quotidien en se pressant oublier ce que nous avons vu, ressenti, compris quand nous étions pendant un court instant de nos vies nous-mêmes ? Préférons nous porter notre vie durant le masque du paraître, celui que l’on change toutes les trois heures pour éviter de transmettre notre vraie nature ? Resterons nous confiner dans notre forteresse intérieure qui nous empêche d’agir pour combattre cet autre virus qui nous a déjà contaminé collectivement : celui de l’indifférence des qu’un malheur ne nous concerne pas.
Patrick Lelong
le 24 mars 2020